Bonjour 🙂
Je suis Mickaël, de Courir Un Trail ! J’accompagne les (futurs) aventuriers à prendre conscience de leur potentiel. Et aujourd’hui, je viens vous parler alimentation du guerrier.
Oui, tout à fait, je viens vous parler d’alimentation sur un site qui parle de Courir à jeun. Mais je viens aussi vous parler d’absence d’alimentation, au moins en apparence…
Je vous préviens, il va y avoir du cassage d’idée reçue.
Assez de blabla, passons à l’action !
Manger pour avoir de l’énergie ?
Vous pensez que manger permet d’avoir de l’énergie? Que nenni !
Enfin, pas directement. Et vous le savez très bien.
Lorsqu’on mange, on mange. Un peu avant de manger, les mécanismes de digestions se mettent en place, dès que votre cerveau a compris que vous allez manger. Cela peut être déclenché par la vue du repas, l’odeur, le fait de se diriger vers un restaurant, ou tout simplement parce que votre corps est conditionné par le fait de manger à heure régulière.
Ces mécanismes de digestion opèrent pendant toute la durée du repas, et surtout, continuent longtemps après. Tant que la digestion est en cours, vous n’avez pas d’apport d’énergie. C’est même le contraire, cela coûte de l’énergie.
Ce qu’on mange va influencer notre niveau d’énergie au moment de la digestion. Mais qu’importe ce que vous avalez, vous ne serez pas à 100% de votre énergie. Vous pouvez même tomber jusqu’à seulement 20% de votre énergie globale.
Oui, jusqu’à 80% de votre énergie peut être utilisé pour la digestion…
Qui a parlé de faire une bonne petite sieste?
La question est donc de savoir combien de temps dure cette digestion…
Eh oui, combien de temps faut-il attendre pour avoir le maximum d’énergie disponible?
Cela dépend de ce que vous avalez -une fondue savoyarde est un tantinet plus complexe à digérer que trois bananes- mais aussi de l’état de votre système digestif (qui commence dès la mastication) et de votre état émotionnel lors de votre repas.
Ne comptez pas moins d’une heure au meilleur des cas pour un repas léger… à plusieurs heures pour un repas classique.
Donc on ne mange pas pour avoir de l’énergie directement disponible. On mange pour avoir de l’énergie dans… longtemps après. Les signaux de faim sont en fait dû à des conditionnements et à un fonctionnement non optimal du corps.
Un fonctionnement non optimal du corps, car la nourriture ingérée n’est pas la seule source de nourriture possible…
Se nourrir comme les guerriers
Ça fait classe comme titre, non ?
Si la digestion prend de l’énergie, il ne faudrait donc pas manger avant d’aller faire de l’activité physique, mais bien après. C’est sur cette idée que j’aimerais vous parler de la Warrior Diet (en anglais, ça fait tout de suite très classe).
Je vous propose une présentation simple et personnelle de la Warrior Diet, et non un exposé académique. De plus, je vous propose à la fin un petit guide pour le tester dès aujourd’hui dans votre quotidien !
Un guerrier comme vous et moi passe sa journée à avoir besoin de beaucoup d’énergie. Que ce soit avec un travail physique ou intellectuel (le cerveau représente de 15 à 20% de la dépense énergétique globale), ou lors de nos entrainements divers et variés (course à pied, musculation, escalade, art martial, combat de polochon, concert de hard rock…).
Cependant, tout guerrier mérite de se reposer la nuit venue. Là est donc un moment idéal pour s’alimenter et se détendre.
Le principe de base de la Warrior Diet est de faire un seul repas le soir. La nuit étant là pour digérer tranquillement.
Mais, me diriez-vous, on ne mange pas du tout pendant la journée?
Vous vous rappelez, je vous ai dit qu’on allait casser des idées reçues? Sortez les marteaux-piqueurs, ça va exploser !
Ne pas manger ne veut pas dire ne pas se nourrir
Je vous rassure, je ne vais pas vous parler de pranisme (= se nourrir de lumière). Je vais vous parler d’un mécanisme très connu des jeûneurs: l’autophagie.
Dans un organisme habitué / éduqué au jeûne, lorsqu’il a besoin d’énergie, il regarde d’abord les ressources issues de la digestion. Si celles-ci sont vides, pas de souci, le corps va s’attaquer à ses cellules. Pas de panique, nous sommes faits pour ça. Regardez-vous dans un miroir… Un peu de gras à droite et à gauche ? Parfait.
Le corps va sélectionner les cellules qui ne servent à rien -ou mieux encore, les cellules malades- pour les recycler. L’énergie ainsi produite est de très bonne qualité, car elle ne nécessite pas de passer par tout le processus de la digestion. Et c’est non dangereux pour la santé, bien au contraire.
Le corps se nourrit depuis l’intérieur. Jeûner, c’est juste utiliser une autre filière d’énergie.
Vous voyez le gros avantage? Une source d’énergie de très bonne qualité, sans inconvénient. Même si vous êtes bien mince, vous avez de quoi fonctionner pendant plusieurs jours (et même plusieurs semaines) grâce à cette énergie.
Dans notre cas, nous n’allons pas parler de plusieurs jours, juste d’une vingtaine d’heures.
Les avantages
Je pourrais vous faire une liste d’avantages prouvés et rajouter ceux qui me concernent. Pour ceux qui sont intéressés par le tampon prouvé scientifiquement, vous pouvez rechercher les études faites sur le jeûne intermittent (intermittent fasting en anglais).
Mais je vous propose plutôt d’essayer et de découvrir par vous-même les avantages et inconvénients. Car si cela ne vous convient pas, à quoi ça peut bien servir… ?
Donc, suivez le guide 😉
Comment se mettre à la Warrior Diet / jeûne intermittent / se nourrir comme un guerrier ?
Il s’agit de réapprendre à son corps à utiliser toute cette énergie disponible. En fonction de votre état, de votre mental et de votre motivation, vous allez pouvoir sauter les étapes que vous souhaitez. Néanmoins, la progressivité étant gage de réussite, ne faites pas de folie. 😉
Étape 1 : Être prêt psychologiquement
Vous avez lu cet article, et vous voulez maintenant essayer.
Avez-vous besoin de faire encore quelques recherches?
Si vous vous lancez dans la Warrior Diet, ayez confiance en vous, en votre corps et dans vos capacités. Au besoin, chercher des témoignages d’autres personnes suivant la Warrior Diet. Ils en existent des milliers !
J’ai interviewé dernièrement Florian Gomet. C’est un aventurier qui a parcouru 360km dans les monts Mackenzie au Canada. C’est le trek considéré comme étant le plus isolé du monde. Il l’a fait en 14 jours… sans manger. 14 jours. Et sa préparation consiste essentiellement dans le fait de ne manger qu’une seule fois par jour… (avec un repas de fruit dans l’après-midi, en plus)
Alors, vous pouvez survivre à quelques heures. Soyez en convaincu, ou au moins, ouvert d’esprit. Faites le test. 😉
N’en parlez pas forcément à votre entourage. À chacun ses peurs. Expérimentez d’abord.
Étape 2 : Le petit-déjeuner
Le sacro-saint petit-déjeuner. Maintenant que vous êtes sûr de vous, vous allez simplement le supprimer. Oui, supprimez-le. Vous pouvez manger un fruit si vous le souhaitez. Ou simplement attendre le repas de midi.
Important : il est admis de manger des fruits pendant la journée quand on se nourrit comme un guerrier. Les fruits étant très rapidement assimilables, cela ne vous prendra pas trop d’énergie. Je vous conseille de garder un fruit comme joker, pour vous rassurer. À terme, vous n’en aurez plus besoin.
Si vous mangez des fruits, faites-le plutôt éloigner des repas. Les fruits se digèrent très bien seuls, mais difficilement avec d’autres aliments.
Au bout de quelques jours ou semaines, passez à l’étape 3. Prenez votre temps, pour pas mal de monde, ne pas manger de petit-déjeuner, c’est passer pour un martien. Tant pis pour les autres, le coup de pompe de 11h va disparaître pour vous !
Étape 3 : Ne brûlez plus de glucides !
Plus votre corps reçoit de glucides autres que ceux des fruits, plus il aura du mal à passer en mode jeûne. Car le sucre appelle le sucre… Limitez vos apports en sucre raffiné, mais aussi en féculent. Gardez les fruits.
Prêtez-y attention pendant quelque temps.
Étape 4 : C’est parti mon coco
Faites votre première journée avec un seul repas, le soir. Sélectionnez le jour et c’est parti ! Pour ce premier repas, prévoyez quelque chose de chouette à manger. C’est un moment festif ! Choisissez aussi à partir de quelle heure vous vous autorisez à manger: après 16h? Après 17 h? Après 18h?
Prenez le temps de mâcher, et commencer si possible par un jus de légumes ou une soupe. Puis par une salade. Et ainsi de suite. Il ne s’agit pas de moins manger ! Vous allez ingérer toutes vos calories en une seule fois. Prenez votre temps. Ne vous forcez pas à manger beaucoup. Arrêtez quand vous êtes bien.
Félicitations, vous avez fait votre première journée en mode Guerrier !
Étape 5 : Vous êtes votre propre maître !
Bien sûr, vous pouvez manger une seule fois par jour pendant toute la semaine, sept jours sur sept. Mais vous pouvez aussi décider, pour commencer, de le faire qu’une seule fois par semaine. Puis deux fois. Et augmentez progressivement. Vous pouvez aussi décider de le faire toute une semaine, puis de manger à nouveau 2 fois par jour pendant quelques jours. Par contre, je vous conseille de vous libérer totalement du petit-déjeuner. Cela alourdit vraiment la journée. Mais encore une fois, ne m’écoutez pas trop, testez. 😉
Sentez-vous libre. Soyez libre. Vous êtes votre propre maître.
Et ensuite, qu’il y a-t-il en haut de la montagne ?
Le sommet est encore loin, jeune padawan. Ou plutôt, jeûne padawan.
Vous pouvez maintenant aborder vos compétitions en toute confiance, vous lever un peu plus tard, et partir courir le ventre léger. Et vous gagnerais du temps sur les ravitaillements.
Cependant, la science de l’alimentation parfaite est une science très personnelle, où l’audace ne doit pas faire oublier l’importance de la progressivité et de l’expérimentation.
Nous n’avons vu qu’une toute petite partie… Nous avons juste parlé de quand manger… Il y a encore beaucoup de choses à voir et tester…
De temps en temps, sautez le repas du jour…
Augmentez la part de fruits et de légumes dans les repas…
Vous pouvez aussi revoir votre rapport à l’hydratation…
Partagez vos découvertes avec d’autres passionnés…
Mais pour le moment, jeûne padawan, affranchissez-vous des maîtres, prenez du plaisir, expérimentez et vivez vos rêves !
Merci à Stéphane de m’avoir permis de m’exprimer sur son chouette site et à très bientôt !
Mickaël, aventurier sur Courir Un Trail !
Merci de m’avoir permis de m’exprimer 😉
Bonjour,
Dans votre article, lorsque vous parlez de jeûner, excluez-vous l’eau et infusions ?
Alexandre
Salut Alexandre, merci de ta remarque.
Jusqu’à une heure de course et après 16 heures de jeûne (si tu t’es habitué progressivement), tu peux être en jeûne sec (donc sans manger et sans boire). Pour ma part c’est ok. Mais pour l’instant, j’aime bien boire de l’eau… sûrement cet hiver je partirai à jeun et sans avoir bu de l’eau… mais il faut y aller progressivement, petit à petit.
Quand on parle de jeûner, c’est déjà sans manger de solide (et de liquide: jus de fruits/légumes). Donc avec de l’eau. Autrement on parlera de jeûne sec.
En espérant avoir répondu à ta question.
Merci pour les infos !
Oui, c’est à toi de voir, de tester progressivement…
Jeûner sans boire, c’est un accélérateur. On parle d’effets du jeûne classique, mais trois fois plus rapide.
Il faut aussi que tu puisses le raccorder à quelque chose chez toi, que ça ai du sens. Sinon, le jeûne hydrique (en buvant de l’eau), c’est très bien aussi !
Par contre, même en jeûne hydrique, je te conseille de te limiter à l’eau sans ajout. Les plantes sont puissantes (tisanes et thés) et vont influencer les mécanismes du jeûne.
Donc, sauf si c’est pour obtenir un effet particulier, juste de l’eau 😉
Après, si c’est trop dur, oui, ajoutes ce qu’il te faut de tisanes…
Tu vois le principe ?
Yes merci !
Merci pour cette présentation ludique et cette méthode accessible ?
Je t’en prie 🙂